Dans le secteur du BTP, percer ou scier une structure en béton sans connaître précisément ce qu’elle renferme est un pari risqué. Armatures, gaines de précontrainte, conduits électriques ou canalisations : chaque intervention « à l’aveugle » peut entraîner des dommages coûteux, des retards de chantier et, surtout, des dangers pour la sécurité des opérateurs et l’intégrité de l’ouvrage. Pour maîtriser ces risques, deux technologies de contrôle non destructif (CND) se sont imposées comme des standards : le
Ferroscan et le Géoradar (GPR).
Souvent perçus à tort comme des concurrents, ces deux outils sont en réalité des partenaires complémentaires. Lequel choisir? Quand les utiliser ensemble? Chez Ferdetec, experts en diagnostic de structures, nous ne nous contentons pas d’appliquer une technique, nous déployons une véritable stratégie d’investigation. Cet article vous dévoile pourquoi l’association du Ferroscan et du Géoradar constitue l’approche la plus sûre et la plus complète pour vos projets.
Le Ferroscan : La Précision Millimétrique pour les Armatures
Le Ferroscan, ou pachomètre, est l’outil de prédilection pour une analyse ciblée et extrêmement précise des armatures métalliques situées près de la surface du béton.
Comment ça marche ? Le principe de l’induction électromagnétique
Le Ferroscan fonctionne sur le principe de l’induction par impulsions électromagnétiques. Une sonde émet un champ magnétique qui, au contact d’un matériau conducteur comme l’acier, génère des courants de Foucault. Ces courants créent un champ magnétique opposé que l’appareil détecte et mesure. Cette technologie est donc un « spécialiste du métal » : elle ne détecte que les objets conducteurs et reste insensible aux autres matériaux comme le PVC, le bois ou les vides.
Ses points forts : Spécialiste de l’enrobage et du diamètre
Le Ferroscan excelle dans des missions bien précises, offrant des données d’une fiabilité remarquable :
- Localisation et mesure d’enrobage : Il détermine la position et l’épaisseur de l’enrobage de la première nappe d’armatures avec une précision millimétrique (souvent ±1 à 3 mm). Cette donnée est cruciale pour évaluer la durabilité du béton et sa protection contre la corrosion.
- Estimation du diamètre des aciers : C’est l’une de ses fonctionnalités distinctives. Le Ferroscan peut fournir une estimation fiable du diamètre des barres détectées, une information que le Géoradar ne peut pas donner.
- Rapidité pour la prévention de touche : En mode « Quickscan », il permet un balayage rapide pour localiser les aciers avant un perçage, sécurisant ainsi l’intervention en quelques minutes.
Ses limites : Quand la vision en surface ne suffit pas
Malgré sa précision, le Ferroscan a des limites inhérentes à sa technologie :
- Profondeur de détection limitée : Son efficacité diminue rapidement avec la profondeur. Il est optimal pour la première couche d’armatures (jusqu’à 10-15 cm) et sa profondeur maximale de détection avoisine les 20 cm pour les barres de gros diamètre.
- « Aveugle » aux objets non métalliques : Il est incapable de détecter les conduits en PVC, les gaines de précontrainte en plastique, les vides, les décollements ou les zones humides.
- Sensibilité à la densité du ferraillage : Dans les zones où les armatures sont très rapprochées, leurs champs magnétiques peuvent interférer, créant un « effet d’écran » qui rend la détection des couches inférieures difficile, voire impossible.
Pour une analyse détaillée de l’enrobage de vos structures, consultez notre service de mesure d’enrobage par Ferroscan.

Le Géoradar (GPR) : Une Vision en Profondeur de Toute la Structure
Le Géoradar, ou GPR (Ground-Penetrating Radar), offre une vision beaucoup plus globale et profonde de l’intérieur du béton, agissant comme une véritable « radiographie » de la structure.
Comment ça marche ? Le principe des ondes radar
Le GPR émet des ondes électromagnétiques à haute fréquence dans le béton. Lorsqu’une onde rencontre une interface entre deux matériaux aux propriétés diélectriques différentes (par exemple, béton/acier, béton/air, béton/PVC), une partie de l’énergie est réfléchie vers la surface où elle est captée par un récepteur. En mesurant le temps de parcours de l’onde, l’appareil calcule la profondeur de l’objet ou de l’anomalie.
Ses points forts : Détection polyvalente et grande profondeur
La force du Géoradar réside dans sa polyvalence et sa capacité à voir ce que le Ferroscan ne peut pas voir :
- Détection de tous types d’objets : Il détecte les hétérogénéités métalliques et non métalliques, incluant les armatures, les câbles de post-tension, les conduits en PVC, les câbles électriques, les vides, les zones humides et les décollements.
- Grande profondeur d’investigation : Selon la fréquence de l’antenne, il peut sonder le béton jusqu’à 80 cm de profondeur, voire plus, permettant de visualiser plusieurs nappes d’armatures.
- Mesure de l’épaisseur d’éléments : Il peut déterminer l’épaisseur totale d’une dalle ou d’un voile en détectant l’interface entre le béton et le matériau sous-jacent (air, isolant, etc.).
- Imagerie 2D et 3D : Les données collectées permettent de générer des coupes transversales (B-scan) et des vues en plan à différentes profondeurs (C-scan), offrant une visualisation 3D complète de la structure interne.
Ses limites : Une expertise indispensable pour une interprétation correcte
Le Géoradar est un outil puissant, mais il présente certaines contraintes :
- Précision de l’enrobage inférieure : Pour la première nappe d’aciers, sa précision de mesure de l’enrobage (de l’ordre de ±10 mm) est inférieure à celle du Ferroscan.
- Pas d’estimation du diamètre : Il ne peut pas fournir d’estimation du diamètre des armatures.
- Interprétation complexe : L’analyse des radargrammes (les images produites) est complexe et nécessite une grande expertise pour différencier les différents types de signaux et éviter les erreurs d’interprétation.
- Sensibilité à l’humidité : Une forte teneur en eau dans le béton peut atténuer le signal radar et réduire significativement sa profondeur de pénétration.

Ferroscan + Géoradar : La Stratégie d’Excellence sur le Chantier
Chez Ferdetec, nous savons que la question n’est pas de choisir entre le Ferroscan et le Géoradar, mais de savoir quand et comment les combiner. Leur utilisation conjointe permet de maximiser la fiabilité du diagnostic tout en optimisant les coûts et les délais.
Scénario 1 : La sécurisation d’un carottage ou d’un forage
C’est le cas d’usage le plus courant où la complémentarité des deux outils est essentielle pour garantir une sécurité maximale.
- Étape 1 – Le Géoradar pour la cartographie globale : Nous commençons par un balayage de la zone avec le Géoradar. L’objectif est d’obtenir une vue complète en profondeur pour identifier et éviter les éléments les plus critiques : gaines de précontrainte, conduits électriques sous tension, canalisations. Cette première passe permet de définir une « zone de forage sûre ».
- Étape 2 – Le Ferroscan pour le repérage de précision : Une fois la zone sécurisée en profondeur, nous utilisons le Ferroscan pour un repérage millimétrique des armatures de la première nappe. L’opérateur peut alors marquer l’emplacement exact pour le perçage, en s’assurant de passer entre les aciers sans les toucher.
- Le bénéfice : Cette approche en deux temps est la seule qui garantit d’éviter à la fois les obstacles profonds non métalliques et les armatures de surface, éliminant ainsi les risques de dommages structurels, d’électrocution ou de retards coûteux.
Scénario 2 : Le diagnostic structurel complet avant réhabilitation
Pour un diagnostic de structure approfondi, la combinaison des données des deux appareils fournit aux ingénieurs un état des lieux exhaustif.
- Le Géoradar fournit le plan de ferraillage général, la position des différentes nappes, l’épaisseur de la dalle et la détection d’éventuels vides ou défauts internes.
- Le Ferroscan vient compléter ces informations avec des mesures précises de l’enrobage (essentiel pour les études de durabilité) et une estimation du diamètre des aciers, données indispensables pour le recalcul de la capacité portante de l’ouvrage.
Cette synergie, validée par des études de cas comme celle du(https://www.syvadec.fr/wp-content/uploads/2021/07/Diagnostic-structurel-du-pont-de-la-Tartagine.pdf), permet de transformer des données qualitatives en un diagnostic quantitatif et fiable.
Tableau Comparatif : Ferroscan vs. Géoradar, l’essentiel en un coup d’œil
Ferdetec : Plus que des outils, une méthodologie au service de votre projet
Comprendre les forces et les faiblesses du Ferroscan et du Géoradar est une chose, mais savoir les orchestrer sur le terrain pour fournir un diagnostic pertinent en est une autre. C’est là que réside l’expertise de Ferdetec. Notre approche ne se limite pas à la simple collecte de données ; elle intègre une analyse complète du besoin du client pour déployer la stratégie d’investigation la plus efficace et la plus rentable.
Que ce soit pour la sécurisation d’un simple carottage ou pour un diagnostic structurel complet avant une réhabilitation lourde, nos équipes certifiées maîtrisent la complémentarité de ces technologies pour vous garantir des résultats fiables et exploitables.
Ne laissez plus de place au hasard dans vos interventions sur le béton. Pour un diagnostic précis, sécurisé et optimisé, contactez les experts de Ferdetec.